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La méthode TIPI : la solution pour débloquer nos émotions ?

feu

Dans une précédente lettre, je vous avais parlé du lien récemment découvert par la science entre les traumas de notre enfance et notre santé d’adultes.

Aujourd’hui, je vais vous présenter une méthode qui pourrait vous aider à limiter les effets négatifs de ces traumas sur notre mental.

La méthode TIPI a été développée par l’expert en pédagogie Luc Nicon dans son livre La révolution TIPI paru en 2007 (ed. Leduc).

Elle cible spécifiquement les troubles émotionnels dus à des traumatismes vécus durant la période prénatale.

Une méthode qui laisse les émotions se manifester

TIPI, est l’acronyme de « Technique d’Identification Sensorielle des Peurs Inconscientes ».

Cette méthode propose une approche simple mais puissante pour se libérer des blocages émotionnels et retrouver un équilibre intérieur.

Elle se fonde sur un principe : nos émotions sont des réactions physiologiques à des stimuli spécifiques.

Par exemple, vous avez peur des foules. C’est le cas de Mathilde, 41 ans, qui témoigne dans le livre.

Elle se rendait à la poste pour retirer un simple colis. Mais voilà, c’était l’heure de pointe : il y avait une queue de gens. Et soudain, c’est la panique.

Cette panique est évidemment une émotion forte. Mais elle n’est pas juste dans son cerveau. Elle s’exprime aussi dans son corps.

Le thérapeute lui demande de se concentrer sur son corps à ce moment. Elle dit avoir chaud ; ses mains deviennent moites ; elle a de la peine à respirer, elle a un poids sur la poitrine ; les larmes lui montent aux yeux. Bref, son corps est en détresse.

La méthode TIPI nous invite à porter attention à ces sensations corporelles et à les laisser se manifester pleinement, sans les juger ni chercher à les contrôler.

Revenons à Mathilde. Le thérapeute lui demande de ne pas se retenir dans ses descriptions. Elle a peur de s’évanouir si elle continue.

On lui dit “ce n’est pas grave si cela arrive, l’important est de parler de vos émotions”.

Petit à petit, elle se force à revivre les émotions négatives, à les décrire. Elle part de ses mains moites et son souffle court, pour arriver à l’idée d’être avalée par un trou noir ou un océan.

En poursuivant sa description, elle se retrouve soudain à être une goutte d’eau dans une bouteille. Un sentiment de calme l’envahit alors.

On lui demande de repenser à l’épisode de la poste. Elle n’a plus peur. Ces gens qui précédemment la faisaient angoisser, la font maintenant rire.

Le secret était dans son corps. Mathilde a accepté ses sensations, et a réussi à réguler naturellement l’émotion associée.

Cette approche diffère des méthodes traditionnelles de gestion des émotions, qui impliquent souvent une analyse intellectuelle ou une suppression des sentiments.

Émotions bloquées = mauvaise santé

La méthode TIPI propose de se reconnecter à nos traumas à travers notre corps.

Car ces émotions non régulées peuvent avoir un impact significatif sur notre bien-être physique et mental.

Les blocages émotionnels non résolus peuvent se manifester sous forme de stress, d’anxiété, de dépression ou même de troubles physiques tels que des maux de tête ou des douleurs chroniques.

Un cas particulièrement intéressant est celui des allergies (pollen, poussière, poil…) et des réactions cutanées (eczéma, psoriasis…).

Un patient anonyme accompagné par Luc Nicon admet que depuis l’enfance, il était handicapé au quotidien par des plaques d’eczéma qui allaient et venaient sans raison apparente.

Malgré toutes les crèmes prescrites, il n’en arrivait pas à bout. C’est pour cela qu’il s’est tourné vers la méthode TIPI.

Il a trouvé un début d’explication dans l’idée fondamentale de la méthode : les tracas de santé peuvent être le symptôme d’un choc ancien qui nous affecte encore à ce jour.

En quelque sorte, la méthode TIPI nous propose de nous plonger dans la mémoire de notre corps. Une mémoire qui se loge au fin fond de notre cerveau et qui contient nos « peurs inconscientes ».

Le cerveau limbique, cette partie profondément enfouie de la mémoire

L’une des bases neuroscientifiques derrière la méthode TIPI réside dans la compréhension du rôle du cerveau limbique qui est responsable de nos émotions.

Lorsque nous sommes confrontés à une situation qui déclenche une émotion intense, le cerveau limbique prend le relais et active notre réponse de « combat ou de fuite ».

C’est commeune cascade de réactions corporelles : vous avez chaud et froid en même temps ; vous avez la chair de poule ; la peau vous démange ; la gorge se noue ; vos gencives vous picotent…

Cependant, le cerveau limbique n’est pas capable de faire la distinction entre une menace réelle et une menace perçue.

Un très bon exemple de ce mécanisme est la phobie.

Un nourrisson sur lequel un chien a aboyé dans un parc va avoir peur. Cela est bien normal, car un molosse représente une menace réelle pour un fragile bébé.

Mais plus tard, ce bébé pourra développer une peur irrationnelle de tous les chiens, grands ou petits, et même les plus inoffensifs. La simple vue d’un chien même en photo provoquera chez cette personne un malaise extrême.

On parle alors de phobie, car dans ce cas, la menace est perçue, mais n’est pas réelle. Mais pour le cerveau limbique, c’est la même chose.

Par conséquent, des situations qui ne représentent pas un danger immédiat peuvent déclencher des réactions émotionnelles disproportionnées.

Un exemple étonnant : la phobie du feu

Souvent, les phobies, anxiétés, angoisses, etc. à l’âge adulte ont leur origine dans un événement que nous avons oublié.

Un exemple concret décrit par Luc Nicon, est le cas d’un patient qui souffre de pyrophobie (phobie du feu).

Ce patient se sent en effet mal à l’aise en présence de flammes.

Son thérapeute, appliquant la méthode TIPI, lui demande de se concentrer sur son ressenti corporel au moment précis où il ressent ce malaise.

Il décrit alors une sensation de douleur vive dans l’épaule et au bras, comme si quelqu’un le tirait en arrière.

Ce patient se rappelle alors que quand il était bébé, un adulte l’a empoigné avec violence pour éviter qu’il ne se brûle.

Quand ce patient ressent de l’angoisse face à des flammes, ce n’est donc pas du feu qu’il a peur – mais d’être agressé violemment, déséquilibré.

Comme un sourcier qui cherche l’eau avec sa baguette, le patient est remonté à la source de sa peur. En revivant ce moment originel, il a réussi à rétablir le lien endommagé entre sa mémoire limbique et sa mémoire consciente.

Évidemment, chaque personne et chaque phobie sont différentes. Mais cette méthode permet de prendre en compte la spécificité de l’historique personnel de chacun.

Attention au stress de la mère durant la grossesse

Un autre facteur à prendre en compte est l’état émotionnel de la mère.

Quand vous êtes en état de stress, vous libérez du cortisol, une hormone qui va libérer de l’adrénaline pour vous calmer. Normalement, cette hormone est bénigne.

Toutefois, à haute dose et pendant des périodes prolongées, le cortisol détériore vos organes.

Pendant la grossesse, le cortisol est aisément absorbé et transformé par le placenta. Mais si la mère subit régulièrement des périodes de stress, le cortisol surcharge le placenta, qui ne peut plus s’en débarrasser.

Cela a des effets néfastes sur le fœtus, et notamment sa longévité, car ses organes sont abîmés par le cortisol1.

Les traumas du fœtus et leurs conséquences

Une des autres découvertes majeures de la méthode TIPI est le lien entre des événements traumatiques ayant lieu durant la période de développement du fœtus.

La méthode TIPI identifie 6 indices qu’un tel traumatisme a eu lieu dans le ventre de la mer :

  1. Les phobies
  2. Les dépressions
  3. Les inhibitions
  4. L’agressivité
  5. Les crises d’angoisse
  6. Les comportements alimentaires anormaux

Et à chacun de ces signes, une explication à chercher dans les 9 mois qui ont précédé la naissance.

Les sources majeures de traumas pour le fœtus sont, selon les recherches menées par Luc Nicon :

  • Mort d’un jumeau mono-amniotique (dans le même placenta). L’embryon (≤8e semaine de développement) ou le fœtus (≥8e semaine de développement) ressent la dissolution de son jumeau qu’il « absorbe ». Cette perte s’exprime plus tard sous la forme de :

o Tristesse inexpliquée

o Dépression chronique

o Besoin maladif d’un contact fusionnel

o Peur de l’abandon

o Boulimie, anorexie

  • Mort d’un jumeau bi-amniotique (dans des placentas différents).

o Peur du noir

o Vertige

o Crises d’angoisse, hyperstress, inertie face à des événements inhabituels

o Sommeil court

o Agoraphobie

  • Nouement du cordon ombilical autour de lui-même ou des jambes, du cou, etc.

o Hyperacidité gastrique

o Douleurs physiques récurrentes et non-localisables

o Hyperactivité

o Attachement familial excessif

o Fragilité digestive

  • Naissance douloureuse (forceps, chute, saisie violente par les mains, …)

o Claustrophobie

o Maux de tête, tensions dans la mâchoire, douleurs oculaires

o Manque de confiance en soi et dans ses projets

o Migraines violentes

o Peur du vide

Évidemment, la liste est en vérité trop longue pour en parler ici. Chaque personne est différente, et la méthode TIPI met un point d’orgue à traiter les patients au cas par cas.

C’est pour ça que je vous recommande de vous plonger dans le livre de Luc Nicon, La révolution TIPI, pour trouver davantage de réponses.

À la lecture de ce livre, j’ai réalisé que je subissais probablement moi aussi de plusieurs de ces « blocages » émotionnels dont j’ignorais la source jusqu’alors…

Et vous, connaissiez-vous cette méthode ?

À bientôt,

Laurent

[1] O’Connor, T. G., Heron, J., Golding, J., Beveridge, M., & Glover, V. (2002). Maternal antenatal anxiety and children’s behavioural/emotional problems at 4 years: Report from the Avon Longitudinal Study of Parents and Children. The British Journal of Psychiatry, 180(6), 502-508.