Les polluants sont partout : dans notre eau, nos aliments, dans l’air que nous respirons, nos produits ménagers, nos ustensiles de cuisine et même dans les tissus des vêtements que nous portons…
Difficile de tous les éviter.
Cependant, avec un peu de bon sens et en revoyant quelque peu nos habitudes, il est possible d’échapper à bon nombre d’entre eux.
Quand l’eau nous empoisonne
Nous entendons régulièrement que l’eau du robinet est drastiquement contrôlée et qu’elle ne représente aucun danger pour notre santé.
Pourtant, un rapport de 2020 réalisé par l’association Génération Future contredit assez fermement ces affirmations1.
Avant de parvenir à nos robinets, l’eau est pompée depuis des nappes souterraines (pour 62 %) ou dans les lacs et les rivières pour les 38 % restants (on parle d’eau “de surface”).
Ce n’est pas un secret, dans sa grande majorité, l’eau que nous trouvons dans la nature est polluée.
La moyenne nationale des eaux de surface dites en « très bon état » est inférieure à 1% !
Voilà pourquoi notre eau subit ensuite toute une série de traitements d’épuration à l’aide de filtres, de charbon actif, de chlore, d’ozone.
Malgré tout cela, cette pollution reste malheureusement présente, en quantité plus ou moins importante, en bout de course, quand l’eau sort de votre robinet.
En 2019, d’après le ministère des Affaires sociales et de la Santé, 5,32 millions d’habitants (soit 8,1 % de la population française) ont été alimentés au moins une fois par une eau du robinet non conforme aux normes pesticides2.
En 2021, le constat dressé par le journal Le Monde est encore pire : environ 12 millions de personnes auraient cette fois été concernées par des dépassements de seuils de qualité pour les pesticides et leurs métabolites3.
Soit une distribution d’eau potable non conforme pour près de 1 Français sur 5. C’est énorme !
Et malheureusement, les pesticides sont loin d’être les seuls polluants que l’on retrouve dans l’eau.
D’après un rapport du WWF (World Wide Fund For nature)4 on retrouve dans l’eau du robinet beaucoup d’autres substances peu engageantes telles que :
- de l’aluminium (dans 54 % des villes) ;
- du plomb (issu de canalisations anciennes antérieures à 1950, 20 %) ;
- du bromoforme (un retardateur de flamme, 41 %) ;
- du chloroforme (sous-produit de désinfection de l’eau, 44 %) ;
- du dibromochlorométhane (sous-produit de désinfection de l’eau 65 %) ;
- de l’atrazine (alors que ce pesticide est interdit, 23 %) ;
- du fluoranthène (un hydrocarbure, 13 %) ;
- du bisphénol A (1 %).
Bref, de quoi nourrir de franches inquiétudes quant à l’impact sur notre santé.
D’autant que les solutions ne sont pas très nombreuses.
Avoir recours aux systèmes de filtration domestiques (carafes, osmoseurs, rayonnement UVA…) semble être la meilleure d’entre elles.
La malbouffe, ce n’est pas que le mauvais gras et le sucre
Manger devrait être un plaisir et une source de bonne santé.
Malheureusement, lorsqu’on sait ce qui se trouve parfois dans nos assiettes, il y a de quoi faire une indigestion avant même d’avoir avalé la première bouchée.
Moi qui suis fils d’agriculteurs, j’ai été très tôt sensibilisé à la pollution alimentaire.
Je trempe dedans depuis que je suis petit, pourrais-je dire.
La contamination alimentaire peut avoir différentes origines.
- La contamination chimique
Elle peut se produire lors de la production, du traitement, de l’emballage, du transport ou de la préparation des aliments.
Les contaminants chimiques peuvent provenir de différentes sources comme les pesticides là encore, mais aussi les médicaments vétérinaires, les produits de nettoyage, les additifs alimentaires, les matériaux d’emballage, les métaux lourds et les produits chimiques industriels.
Ce type de pollution alimentaire est présent en grande quantité dans les produits industriels.
Cela peut causer des problèmes de santé graves chez les consommateurs réguliers, notamment des maladies chroniques et des cancers, je l’ai déjà souvent évoqué.
- La contamination microbienne
Tout le monde se souvient du scandale des pizzas contaminées ayant entraîné le décès de deux enfants.
Ce n’est qu’un exemple parmi une multitude de contaminations microbiennes récurrentes en usine.
Les normes d’hygiène non respectées peuvent très rapidement permettre la présence de micro-organismes dangereux tels que les bactéries, les virus, les champignons ou les levures.
On les retrouve alors sur les surfaces, les ustensiles, et in fine dans les aliments.
La plate-forme Rappel Conso mise en place par le gouvernement en 20215, qui liste l’ensemble des produits rappelés par les enseignes françaises, a enregistré en un an plus de 4300 références de produits alimentaires suspectés de présenter un danger sanitaire.
Il s’agissait principalement des produits laitiers (1730 rappels), de viandes (567) et même d’aliments diététiques (363).
Un constat accablant.
Mon conseil : prenez le temps de cuisiner avec des produits frais, de saison, locaux et bio de préférence.
Vous éviterez ainsi les problèmes trop souvent attachés à la malbouffe.
D’une façon globale, votre santé ne s’en portera que mieux !
Cuisiner sain, c’est aussi bien choisir son matériel
À quoi bon choisir des aliments sains si on les cuisine avec des poêles ou des casseroles qui diffusent des particules toxiques ?
Ces polluants du quotidien sont un véritable fléau auquel on ne pense pas toujours.
Et pourtant…
De nos jours, les ustensiles de cuisine les plus utilisés sont les poêles et les casseroles antiadhésives.
Les antiadhésifs de type Téflon contiennent presque toujours des substances chimiques du groupe SPFA (abréviation des substances poly et perfluoroalkyles).
L’agence européenne pour l’environnement considère ces substances comme des « PBT », soit substance Persistante, Bioaccumulable et Toxique.
Cela signifie qu’elles fragilisent votre santé sur le long terme car elles restent dans l’organisme durant des années.
De plus, elles polluent la nature puisqu’elles ne sont pas biodégradables.
Les problèmes de santé qui seraient liés à l’ingestion des SPFA sont nombreux6 :
- Maladies de la thyroïde ;
- Élévation du taux de cholestérol ;
- Cancer du rein, des testicules ou du sein ;
- Lésions au foie ;
- Maladies inflammatoires de l’intestin ;
- Hypertension ;
- Atteintes diverses au fœtus qui conduisent, entre autres, à des retards de croissance…
L’aluminium est aussi souvent très présent dans nos cuisines sans qu’on le sache.
On le trouve dans les poêles et les casseroles bon marché, les capsules de café, les spatules, les couverts, etc.
Mis au contact des aliments (notamment ceux qui sont acides) et de la chaleur, il se diffuse facilement.
A éviter à tout prix donc !
Mon conseil : les matériaux les plus sûrs sont les plus basiques !
1. L’acier inoxydable, le fer et la fonte sont les solutions les moins nocives.
Les poêles et les casseroles en inox ne présentent qu’un inconvénient : leur prix, plus élevé que la moyenne.
Toutefois, c’est contrebalancé par le fait que ces ustensiles ont une durée de vie très longue.
Les poêles et les casseroles en fer sont souvent moins chères.
Concernant la fonte, choisissez bien la fonte de fer brute (la fonte émaillée et la fonte aluminium sont à éviter).
2. Les matériaux bruts
Même si on ne peut pas tout préparer avec, j’apprécie particulièrement la pierre à griller pour tout ce qui est viandes, poissons et légumes grillés.
Pour pouvoir mijoter de façon saine je me sers également de plats à tajine non émaillés.
On les appelle poteries ou diables non émaillés.
Ils ne sont pas faciles à trouver, alors voici un lien qui vous permettra de voir à quoi cela ressemble et de vous en procurer si vous le souhaitez : https://www.poteries-karin-barrere.fr/poterie/diable-non-emaille/
Enfin, n’oubliez pas les bons vieux plats en Pyrex.
Pour les cuissons au four, le verre est une bonne solution.
J’utilise le même plat depuis plus de 20 ans sans problème. Économique, pratique et sain. Que demander de plus !
Et vous, avez-vous trouvé des astuces pour contourner les principaux polluants qui nous empoisonnent à petit feu ?
Laurent
[1] https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2020/06/exppert-12-eau-version-finale.pdf [2] https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2019_pesticides_vf_lc_31dec.pdf [3] https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/09/21/pesticides-20-des-francais-ont-recu-de-l-eau-potable-non-conforme-en-2021_6142608_3244.html [4] https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2017-09/11_rapport_eau_de_boisson.pdf [5] https://rappel.conso.gouv.fr/ [6] https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-de-laee-2020/articles/vivre-en-bonne-sante-dans