La crise hémorroïdaire, voilà un sujet dont on parle peu. Il existe pourtant des remèdes naturels préventifs et curatifs très efficaces.
Si vous êtes concerné, ce qui suit devrait permettre de les reléguer au rang de mauvais souvenir.
La prévention, ça marche !
Je tiens d’abord à vous rassurer sur un point : ne croyez pas que la crise hémorroïdaire soit une fatalité ! Le fait d’y être sujet ne signifie pas que vous deviez subir, bien au contraire. En appliquant quelques mesures simples vous pouvez repousser le mal de façon pérenne.
Les hémorroïdes sont une inflammation des veines situées autour de l’anus (hémorroïdes externes) ou dans la paroi du rectum (hémorroïdes internes).
Il y a deux raisons principales à cela : la constipation chronique et une mauvaise circulation veineuse.
Un foie engorgé, un état inflammatoire chronique, ou la grossesse, sont, quant à eux, des facteurs favorisants.
Afin de réduire la fréquence des crises il faut par conséquent s’attaquer à la source du problème de manière préventive.
Je recommande pour cela de faire régulièrement une cure de cassis.
La gemmothérapie (extraits de bourgeons) fonctionne très bien à raison de 15 gouttes matin et midi, avant ou après un repas, à diluer dans un verre d’eau.
La cure s’étend sur trois semaines et peut être renouvelée après une pause de 15 jours.
En raison de la présence d’alcool, les extraits de bourgeons en général sont déconseillés aux enfants et aux femmes enceintes.
Si vous souffrez de problèmes cardiaques ou rénaux demandez l’avis de votre médecin avant d’entamer une cure de bourgeons de cassis.
Si vous avez les jambes lourdes, des varices ou les chevilles qui gonflent facilement, il est fort probable que les hémorroïdes fassent un jour ou l’autre irruption dans votre vie.
Pour redonner du tonus à votre circulation et limiter ce risque, deux plantes sont incontournables : le marron d’Inde et le sorbier.
A ces dernières j’ajouterais aussi le chardon-marie pour nettoyer le foie.
Toujours en gemmothérapie, 5 gouttes de marron d’Inde et de sorbier 15 minutes avant le repas du midi.
Le sorbier demande un avis médical pour les personnes sous anti-coagulants et le marronnier d’Inde pour celles qui souffrent d’insuffisance cardiaque ou rénale et de diabète insulino-dépendant.
Le chardon-marie pourra être ajouté si vous savez votre foie encombré.
La posologie standard se situe entre 200 et 600 mg d’extrait titré à 70 % ou 80 % en silymarine.
Une cure de trois mois peut être nécessaire pour bien libérer le foie de ce qui l’encombre.
Les personnes allergiques aux plantes de la famille des astéracées doivent éviter de prendre du chardon-marie, tout comme celles qui souffrent d’obstruction des voies biliaires (calculs).
Si vous avez une tendance à la constipation (moins d’une selle par jour) il vous faudra y remédier en adoptant un régime riche en fibres.
Augmentez vos portions journalières de fruits et légumes, buvez au moins 1,5 l d’eau par jour et faites usage de psyllium si vous êtes en crise.
Prenez pour cela une cuillère à soupe de psyllium par jour diluée dans un grand verre d’eau.
N’oubliez pas que l’exercice physique aide grandement à soulager la constipation.
A minima, 30 minutes de marche quotidienne sont fortement recommandées.
Traiter tout en douceur
Si vous êtes en pleine crise, les remèdes suivants devraient vous aider à calmer les symptômes rapidement.
Le premier consiste à faire un bain de siège une à deux fois par jour durant une quinzaine de minutes.
Utilisez une cuvette ou un bidet remplis d’eau fraîche à laquelle vous ajouterez une décoction d’hamamélis.
Celle-ci se réalise ainsi : 50 grammes d’hamamélis dans un litre d’eau à faire bouillir avec un couvercle durant 15 minutes. Laissez refroidir et filtrez.
L’hamamélis est une plante astringente aux propriétés anti-inflammatoires.
Elle peut être utilisée par voie orale mais fonctionne aussi très bien localement1.
En plus des bains de siège, des compresses imprégnées d’eau florale d’hamamélis peuvent être appliquées sur vos hémorroïdes 2 à 3 fois par jour.
En application locale vous pouvez également faire usage d’aloe vera ou d’huile de coco pour vous soulager.
Parfois, l’aloe peut provoquer une irritation, préférez alors les compresses d’hamamélis ou l’application d’huile de coco sur vos lésions.
Une étude a évalué l’utilisation de l’huile de coco pour soulager les crises hémorroïdaires chez les femmes enceintes2.
Le résultat est que l’huile de coco, appliquée deux fois par jour pendant deux semaines, améliorait les symptômes généraux tels que la douleur et les démangeaisons.
Les OPC (oligo-Proanthocyanidines) de raisin ou d’écorce de pin sont également très efficaces en cas d’hémorroïdes récurrentes.
Ce sont de puissants antioxydants qui ont une affinité particulière avec le collagène, cette protéine qui forme l’essentiel des tissus conjonctifs de l’organisme, notamment, dans le cas qui nous intéresse, la paroi interne des vaisseaux sanguins.
Les OPC présentent l’avantage d’être très faciles à assimiler et hautement biodisponibles.
Ils atteignent la circulation sanguine en 45 minutes et restent dans l’organisme pendant 72 heures.
En plus de leur activité anti-oxydante, ils sont vasoconstricteurs et antihémorragiques, ce qui tonifiera votre système veineux et votre circulation et limitera les petits saignements.
En revanche, ne prenez pas d’OPC si vous êtes sous anticoagulants.
200 à 600 mg d’OPC par jour est la dose requise pour en ressentir les bienfaits.
Les « suppos » maison, une recette ancienne
Nos anciens étaient passés maîtres dans la confection de remèdes faits à la maison avec des ingrédients naturels.
Les suppositoires n’ont plus la côte, et c’est bien dommage car ils sont pourtant extrêmement efficaces. Nos grands-parents les faisaient souvent eux-mêmes.
Voici comment réaliser les vôtres pour soulager vos crises d’hémorroïdes.
Il vous faudra :
- 230 ml d’huile de coco
- 2 c. à s. de fleurs de souci
- 2 c. à s. de feuilles de plantain
- 2 c. à s. de feuilles de consoude
- 2 c. à s. de sommités fleuries d’achillée millefeuille
Faites fondre l’huile de noix de coco à feu doux au bain marie.
Une fois votre huile liquide, ajoutez les herbes réduites en poudre (au blender ou au moulin à café), remuez et retirez du feu.
Continuer à remuer jusqu’à ce que la préparation commence à bien se figer (il ne faut pas que les herbes tombent au fond).
Lorsque l’huile est dure, mais encore suffisamment souple, formez vos suppositoires à la main et conservez-les au réfrigérateur jusqu’à utilisation.
Des moules spécifiques pour faire des suppositoires peuvent se trouver en pharmacie.
Si vous les utilisez, versez dedans votre préparation encore liquide et laissez refroidir au réfrigérateur.
Utilisez un suppositoire par jour, en complément des autres mesures, notamment préventives.
Les hémorroïdes sont en général bénignes. Cependant, en cas de crises trop fréquentes ou de symptômes inhabituels (forte douleur, saignements abondants, fièvre…) il faut absolument consulter votre médecin.
En effet, d’autres pathologies peuvent donner des signes similaires (abcès, herpès, cancer de l’anus…). C’est pourquoi il vaut mieux s’assurer qu’il n’y a rien de grave.
Et vous, souffrez-vous souvent d’hémorroïdes ? Comment vous soignez-vous ?
A bientôt,
Laurent
Sources :
[1] MacKay D. Hemorrhoids and varicose veins: a review of treatment options. Altern Med Rev. 2001[2] The effect of Coconut oil ointment on the symptom of Hemorrhoids in pregnant women: Randomized clinical trial. October 2019
Iranian Journal of Obstetrics, Gynecology and Infertility