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C’est particulièrement vrai pour votre santé : vous n’avez pas à vous résigner face au stress, à la maladie, ou au vieillissement.
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« Que puis-je faire contre les refroidissements ? »

refroidissements

L’autre soir je suis rentré chez moi, et je me suis cru dans une étuve : il faisait beaucoup trop chaud !

Et puis, j’ai compris : j’ai vu ma femme, écharpe autour du coup, un mouchoir à la main, et la goutte au nez…

Son premier réflexe a été, comme beaucoup d’entre vous je pense, d’avoir monté le chauffage.

Or c’était là une erreur de sa part… car les virus sont comme vous : ils adorent la chaleur.

Et quand on sait qu’un “refroidissement” peut être causé par 200 virus différents, cela fait vite beaucoup de monde à la maison ! (En plus des enfants)

Je sais que cela paraît contre-intuitif voire désagréable mais mon conseil est le suivant : baissez votre chauffage et ayez (un peu) froid.

Et j’espère qu’après m’avoir lu, vous comprendrez pourquoi.

Refroidissement ≠ Grippe

Un refroidissement ne doit pas être confondu avec la vraie grippe (influenza).

Même si vous vous sentez fébrile et fatigué.

Ce que l’on appelle, à strictement parler, la grippe, ce sont les infections causées par la famille des virus Influenza.

Dans cette famille, ils sont 4 : Influenzavirus A, B, C et D. Chacun infectant soit les humains, soit les oiseaux, soit les porcs, etc.

Ils font partie d’un genre plus large, au nom barbare d’Orthomyxoviridae, qui est totalement distinct des virus des refroidissements.

Les virus Influenza s’attaquent plutôt à nos poumons et aux voies respiratoires profondes.

Ils sont parfois dangereux et provoquent chaque année des décès (entre 250’000 et 650’000 dans le monde).

Bien que nous disions parfois par raccourci « infection grippale » quand nous parlons d’un refroidissement, les virus qui le provoquent sont vraiment différents.

  • Ils sont localisés dans les voies respiratoires supérieures (nez, bouche, gorge…)
  • Ils se développent beaucoup plus lentement
  • Ils sont bénins : les symptômes sont beaucoup moins intenses
  • La fièvre est moins forte et même plutôt rare

Mourir d’un rhume est non seulement rare, c’est surtout improbable d’un point de vue biologique !

Les personnes fortement immunodéprimées (les nourrissons, les personnes âgées ou déjà malades) devraient toujours faire attention néanmoins, car elles sont le plus à risque de complication.

La médecine moderne est impuissante face à un simple rhume !

Comme je l’ai dit plus haut, le refroidissement peut être causé par 200 virus différents, dont les rhinovirus, qui s’attaquent en particulier aux voies nasales. Mais il y a aussi les adénovirus, les coronavirus…

(Eh oui, la majorité des coronavirus ne provoquent que des rhumes !)

Mais la grippe n’est, vraiment, causée que par le virus influenza, qui n’est pas dans cette liste des 200 virus.

Ce qui signifie aussi que même si vous guérissez d’un rhume, vous avez des chances d’en rattraper un juste derrière.

De plus, ces virus ont en commun une structure qui leur est propre, différente des virus de la grippe, et qui a une drôle de conséquence: les scientifiques n’ont pas réussi à faire de vaccin contre eux !

Il est donc très difficile de prévoir un protocole de guérison pour chacun des 200 virus.

Ce qui n’est pas gravissime, car ces virus ne sont pas assez dangereux pour justifier un vaccin…

Ce que vous pouvez faire par contre, c’est faire en sorte que l’environnement dans lequel vous vivez soit le moins propice aux virus.

Et justement, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nous tombions plus malades l’hiver que l’été ?

Il y a deux explications simples là-derrière. Et elles ont un rapport direct avec la température et l’humidité de l’air chez vous.

Les virus aiment la chaleur – arrêtez votre radiateur

Premièrement, les virus des voies respiratoires réagissent fortement aux températures et à l’humidité.

-20°C à 15°C : Les virus restent actifs ! Ils se sentent même à l’aise à ces températures, car elles les conservent en bon état. Ils demeurent plus longtemps sur les surfaces et dans l’air, ce qui augmente donc le temps auquel nous pouvons y être exposés.[1]

18°C à 22°C : Dans cette fourchette dorée, les virus sont moins actifs. Cela ne veut pas dire qu’ils meurent, loin de là, mais simplement qu’ils s’endorment un peu. En conséquence, ils deviennent aussi moins contagieux.[2]

23°C à 31°C : Dans cet intervalle de températures, les virus se mettent à bouger, et à vouloir se multiplier. Toutefois, ce n’est pas parce qu’ils se reproduisent à ces températures qu’ils sont plus contagieux. Tout dépend en effet de l’humidité. Et il se trouve que les virus des voies respiratoires HORMIS LA GRIPPE (Influenza) n’aiment pas la sécheresse. Or plus il fait chaud, plus il fait sec. Et en-dessous de 70 % d’humidité, ces virus sont beaucoup moins actifs. Vous avez donc peu de chance de tomber malade en plein désert.[3]

32°C à 35°C : Du point de vue de la température, c’est l’idéal pour les virus. Ils sont à leur plein potentiel de reproduction. Et cela tombe bien, car c’est précisément la température de nos voies respiratoires ! (Qui sont légèrement plus fraîches que l’intérieur de notre corps). Et de nouveau, ce n’est pas un hasard si ces virus se sentent à la maison dans notre gorge : il y fait bien plus humide qu’à l’extérieur.[4]

Les virus aiment l’humidité – arrêtez le climatiseur ?

Deuxièmement, l’air chaud assèche les narines. Or le mucus qui tapisse l’intérieur de votre nez vous dégoûte peut-être, mais il est une barrière ultra-efficace contre les microbes.[5]

Les muqueuses nasales contiennent des cellules immunitaires et produisent des anticorps (comme l’IgA), qui identifient et neutralisent les agents pathogènes.

Les muqueuses sont donc d’excellents pièges à virus. 

Le mucus produit par les muqueuses nasales capture les microbes et les particules, qui sont ensuite éliminés par le mouvement ciliaire (les poils du nez) vers la gorge où ils peuvent être avalés et détruits par les acides gastriques.

Or, lorsque la muqueuse est affaiblie (=sèche), elle a du mal à lutter efficacement contre les virus.

Et plus vous chauffez votre maison, plus vous séchez l’air ambiant. Oui, vous vous sentirez plus cosy, mais cette sensation de bien-être est en fait trompeuse : vous fragilisez vos barrières naturelles contre les virus.

Une température intérieure idéale se situe donc aux alentours de 18-22°C, car comme je l’ai dit plus haut, c’est à ces températures que les virus ne sont pas très actifs.

Et il en va de même pour l’humidité : visez les 50 %.

C’est le juste milieu entre un excès d’humidité qui excite les virus, et une trop grande sécheresse qui affecte vos muqueuses nasales.

Les systèmes de climatisation, que l’on trouve par exemple dans les hôtels, les magasins ou les avions, ont également pour effet d’assécher l’air que nous respirons et de diminuer la résistance de notre corps.

C’est pour cette raison qu’un refroidissement peut survenir même en dehors de la saison hivernale.

Les sols chauffés sont-ils dangereux ?

Le chauffage au sol est de plus en plus populaire. Mais on me demande parfois : n’y a-t-il pas des risques pour la santé ?

Ma réponse : par le passé oui, mais aujourd’hui non.

À l’origine, le chauffage au sol a été lié à des problèmes de circulation sanguine, surtout dans les années 1960-1970.

Avant, les maisons étaient mal isolées et les températures des systèmes pouvaient atteindre 50 à 70°C, causant des sensations de jambes lourdes.

Mais un décret adopté en 1978[6] a encadré les températures maximales pour le chauffage au sol, établissant que la température de l’eau ne doit pas dépasser 42°C et que la température au contact des sols finis ne doit pas excéder 28°C.

Des études cliniques ont confirmé que le chauffage au sol ne présente plus de risques pour la santé, notamment en ce qui concerne la circulation sanguine.[7]

Et d’ailleurs, l’ADEME (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) recommande de chauffer son logement entre 19°C et 21°C dans les pièces habitées durant le jour.

Ce n’est pas juste pour l’environnement – c’est surtout pour votre santé !

J’espère que cette humble infolettre vous aura convaincu de moins chauffer vos intérieurs 😉

Laurent

[1] Dylan H MorrisKwe Claude YindaAmandine GambleFernando W RossineQishen HuangTrenton BushmakerRobert J FischerM Jeremiah MatsonNeeltje Van DoremalenPeter J VikeslandLinsey C MarrVincent J MunsterJames O Lloyd-Smith (2021) Mechanistic theory predicts the effects of temperature and humidity on inactivation of SARS-CoV-2 and other enveloped viruses eLife 10:e65902.

[2] Army Biological Labs Frederick Md, Viability Of Respiratory Viruses In The Air, Trans. of Zhurnal Mikrobiologii, Epidemiologii i Immunobiologii (USSR) v43 n9 p30-34 1966, by Charles T. Ostertag, Jr.

[3] Army Biological Labs Frederick Md, Viability Of Respiratory Viruses In The Air, Trans. of Zhurnal Mikrobiologii, Epidemiologii i Immunobiologii (USSR) v43 n9 p30-34 1966, by Charles T. Ostertag, Jr.

[4] Bisht K, Te Velthuis AJW. Decoding the Role of Temperature in RNA Virus Infections. mBio. 2022 Oct 26;13(5):e0202122.

[5] Driouich et al., « Root cap-derived cells and mucilage : a protective network at the root tip », Protoplasma (2021)

[6] https://www.hellowatt.fr/chauffage/chauffage-sol/inconvenients-sante

[7] Zhao, Hongde; Jivraj, Stephen; Moody, Alison. ‘My blood pressure is low today, do you have the heating on?’ The association between indoor temperature and blood pressure. Journal of Hypertension 37(3):p 504-512, March 2019.